C’est jeudi, c’est UHL, on commence à connaître l’histoire. Aujourd’hui, c’est celle du Retour sur Titan que l’on aborde.

Titan est probablement l’une des structures astronomiques les plus fantasmées après Mars. En effet, sa structure gelée et son atmosphère permettant des structures similaires à celles de la Terre inspirent bon nombre d’auteurs.

4ème de couverture

Année 3685. L’humanité a essaimé à travers le Système solaire et un nouvel âge d’or s’offre à elle. Une renaissance qui doit beaucoup à un homme, Michael Poole, ingénieur brillant dont les inventions ont joué un rôle crucial dans l’expansion humaine. Mais Poole voit plus grand. Plus loin. Or pour cela il lui faut des ressources à la mesure de sa démesure – une manne qu’il pourrait bien dénicher sur Titan, l’un des derniers lieux encore inexplorés du Système.
Quitte à s’aventurer dans les entrailles glacées du satellite de Saturne… et y découvrir l’impensable.

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C’est dans ce contexte que Stephen Baxter plante son récit. Dans un futur lointain, la famille Poole, magnat de l’industrie spatiale, jette son dévolu sur cette lune. Or, en raison de ses structures et éventuelles formes de vies, elle est protégée par le comité de surveillance intrasystème du respect des lois de sentience. Cette surveillance est forcément un frein dans les ambitions d’Harry Poole, mais ce n’est pas cela qui va l’arrêter. C’est ainsi qu’un gardien de cette organisation de surveillance, Jovik Emry est kidnappé et victime d’un chantage le forçant à partir dans ce qui ressemble à une mission suicide d’exploration de Titan. Mais que vont trouver nos protagonistes dans l’atmosphère glacée, et semblerait-il périlleuse du satellite ? C’est tout le sujet du récit.

En dire plus sur l’intrigue serait la divulgâcher, alors je vais plutôt vous parler de ce qui m’a plus dans ce récit, en commençant cependant par son point faible : ses personnages.

L’auteur nous présente une équipe d’exploration plutôt lisse et régie par une obéissance aveugle à Harry Poole, marionnettiste de l’expédition. Faute peut-être au format court, l’auteur n’arrive pas à développer de personnages qui ne soient pas vraiment caricaturaux, sans vraiment d’autres caractéristiques que le but qui les anime, une servitude. Le seul qui pourrait un peut sortir du lot est Michael Poole, fils de Harry tout autant à la solde de son père que ses co-équipiers. Outre ces personnages, j’ai trouvé la novella réussie.

En effet, l’auteur nous plonge avec aisance dans l’aventure et le secret mortel qui entoure Titan, réussissant avec brio une immersion oppressante dans les mers glacées du satellite. Tous les éléments caractéristiques du sense of wonder s’y retrouvent : émerveillement, sidération, effroi. Et c’est clairement ce qui fait le charme de cette novella.

De plus, la férue de sciences que je suis a fortement apprécié la rigueur dont l’auteur fait preuve dans sa description scientifique, traduisant d’une bonne documentation. L’instruction scientifique de Stephen Baxter y joue probablement son rôle. Dans tous les cas, il réussit à donner du corps et de la crédibilité à son récit.

Finalement, même si c’est un sous-ton plutôt discret dans ce texte, Stephen Baxter ne néglige pas pour autant les thématiques politiques et humaines, en opposant les ambitions du magnat Harry Poole aux réflexions et considérations légitimes des scientifiques faisant partie de l’expédition.

En résumé : Retour sur Titan est une novella de Hard SF et de Planet Opera qui a su me séduire par sa rigueur et son merveilleux sense of wonder.

Je ne fus toutefois pas navré de me voir ainsi rappeler combien je n’étais rien d’autre qu’un être fragile perdu dans le cosmos.

Note : Retour sur Titan s’inscrit dans le Cycle de Xeelees de l’auteur. Je ne l’ai pas lu, et cela ne m’a pas empêchée d’apprécier ma lecture.

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Et vous, qu’en avez-vous pensé ?