Après une première lecture commune en début d’année avec le titre Autonomous, Steph et moi avons à nouveau été réunies pour une lecture sur le thème « auteurice décédé·e ». Si Frank Herbert est connu et acclamé pour ses cycles, notamment celui de Dune, il a également écrit quelques romans indépendants. Pour cette lecture, notre choix s’est porté sur La Barrière Santagora, un étrange récit mêlant hostilité curieuse, mortelle et substance psychotrope. Bien qu’il m’ait laissée un peu confuse par moments, je crois avoir beaucoup apprécié cette lecture au final.
Vous pouvez retrouver son retour de lecture ici.

La Barrière Santaroga
Auteur : Frank Herbet (Traduction par Jean Bonnefoy)
Paru aux Éditions Jean-Claude Lattès en 1979, présente édition chez Pocket en 2014. VO parue en 1968.
Pages : 310
4ème de couverture
Jeune et brillant psychologue de l’université de Berkeley, Gilbert Dasein est engagé pour rédiger un rapport sur la vallée de Santaroga, dont les habitants semblent résister à l’implantation d’un magasin. Un petit monde qui doit porter malheur aux étrangers : deux enquêteurs ont déjà été tués accidentellement.
Curieuse vallée en vérité : vieilles bâtisses, vieilles machines, gens renfrognés… jusqu’à ce qu’on reconnaisse en John l’ami de la belle Jenny Sorge, une de ses anciennes étudiantes, natives de Santaroga, qu’il n’a pas oubliée…. Alors l’accueil devient chaleureux et Dasein, libre de faire ce qu’il veut, ne comprend pas pourquoi lui arrivent tous ces accidents.
Où est l’invisible barrière Santaroga ?
Le postulat de départ est simple : Pourquoi les habitants de la vallée Santaroga sont réfractaires et hostiles à l’implantation d’un nouveau commerce, extérieur à la vallée ? La question en fait, serait aussi « Pourquoi les Santarogans sont réfractaires et hostiles à l’extérieur ? » C’est dans ce contexte que Gilbert Dasein, psychologue diplômé de l’université de Berkeley est mandaté pour réaliser une étude de marché et comprendre pourquoi ce refus est si marqué. Petit détail, quelques autres enquêteurs sont déjà décédés dans d’étranges circonstances alors qu’ils réalisaient cette même tâche…
Gilbert est accueilli (si l’on peut dire ça), avec la même froideur et hostilité que tous les étrangers à cette vallée. Cependant, lorsque ses habitants réalisent qu’il était le compagnon à l’université de l’une des leurs, Jenny Sorge, ces derniers s’adoucissent et le traitent comme s’il était déjà l’un des leurs. Ce rapide changement d’attitude questionne Gilbert, et un nouveau but s’ajoute à son mandant durant son séjour « Pourquoi Jenny refusait-elle de quitter Santaroga ? » Durant son étude de marché, Gilbert se rend rapidement compte qu’une substance semble être au cœur de toutes les préoccupations : Le Jaspé. Cet élément mystérieux est omniprésent dans l’alimentation des habitants de la vallée. Notre protagoniste va essayer de percer le mystère entourant le Jaspé, à ses risques et périls.
Liberté ou soumission
Bien que le roman soit plutôt court (310 pages) et construit de manière linéaire, Frank Herbert arrive à nous parler de thèmes intéressants et intemporels. Au cœur de ce roman, celui de la liberté, abordé avec un paradoxe. Est-ce que les Santarogans sont prisonniers de l’influence du Jaspé, contrait à rester dans leur ville. Ou au contraire, est-ce que les effets de la substance leur offre une précieuse liberté en les détachants de la vermine qu’est le développement d’une société consumériste (et ce qui l’entoure), qui se répand hors de la vallée ? Ce questionnement précis n’a pour ma part pas trouvé un positionnement clair et tranché. Dès lors, Santaroga serait une utopie, engoncée dans la Californie.
– S’opposer est un terme trop doux, Dasein. Il s’agit d’une lutte de pouvoirs pour le contrôle de la conscience humaine. Nous sommes une cellule saine, encerclée par la peste. L’enjeu n’est pas l’esprit de l’homme mais sa conscience, sa lucidité.
En résumé : La Barrière Santagora est un roman simple à aborder, facile et court à lire, mais prenant tout de même le temps de développer des thématiques sur lesquels l’on se questionnera forcément. J’ai apprécié ma lecture et recommande !
Il existe une réelle possibilité chez certaines personnes de vouloir la liberté au point d’en devenir des esclaves.
Et vous, qu’en avez-vous pensé ?
Défi 2022
Cette lecture s’inscrit dans mon défi 2022 pour la catégorie 39 : Votre nom et celui de l’auteur commencent par la même lettre. Il peut également être attribué aux catégories suivantes :
- Catégorie 10 : Un livre dont l’essentiel de l’histoire est en huis-clôt
- Catégorie 26 : Le titre contient trois mots
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Emprunté et lu à la bibliothèque à l’époque où je voulais lire tout Herbert. J’en garde un bon souvenir mais, comparaison oblige, un léger manque de souffle. Il faudrait que je le relise 🙂
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