La Peste du Léopard Vert – Walter Jon Williams [#UHL 47]

Dernier né de la collection, et déjà que quarante-septième opus, La peste du Léopard Vert est disponible dès à présent dans toute bonne librairie. Et qu’on se le dise, c’est un excellent cru !

Je remercies les éditions Le Bélial pour l’envoi du SP et leur confiance.

La Peste du Léopard Vert

Auteur : Walter Jon Williams (Traduction de Jean-Daniel Brèque)

Paru aux Éditions Le Bélial dans la collection Une Heure Lumière en septembre 2023. VO parue en 2003.

Pages : 118

4ème de couverture

Après avoir été un singe, Michelle est désormais une sirène planant sur les coraux micronésiens. Car ici, dans ce lointain futur où le travail, la famine et la mort ne sont plus que des reliques obscures, recombiner son génome pour adopter l’apparence et les aptitudes les plus diverses est monnaie courante. Longues ailes rétractiles et branchies, donc, pour Michelle, qui mène une existence paisible dans les îles Chelbacheb. Jusqu’à ce qu’elle entreprenne des recherches biographiques au sujet d’un certain Jonathan Terzian, philosophe et auteur de la révolutionnaire Théorie de la Corne d’abondance. Un homme disparu depuis des siècles, mais dont le destin semble lié à la première épidémie transgénique — la fameuse Peste du Léopard vert ayant pavé le chemin de ce futur inouï… Qu’est-il advenu de Terzian et de celle qui semblait être sa compagne ? Que postule sa théorie, et en quoi son héritage a-t-il façonné le monde de Michelle ? Le prix du savoir est parfois drastique. Nul doute que la sirène devra s’en acquitter…


Michelle est chercheuse, dans un sens très littéral… Elle est mandatée par des particuliers flemmards qui veulent trouver des informations spécifiques. Et comme le stalking, c’est son dada, et qu’elle peut en plus être rémunérée, c’est avec plaisir qu’elle accepte la requête du Dr Davout. Ce dernier réalise une biographie de Terzian – philosophe et académicien reconnu et révolutionnaire – et de son héritage. Fait surprenant… c’est surtout les 3 semaines de « disparition » et qui précédent son annonce phare qui intéressent Davout. Michelle se met donc au travail avec ardeur et assiduité, un moyen également d’éviter son (ex ?)compagnon, décédé, mais pas d’une vraiemort et qui cherche donc à la recontacter.

Vous l’aurez compris, le cœur de l’intrigue de ce court roman est la réalité qui se cache derrière ces trois semaines de disparition, qui, sembleraient-elles, aient également été le catalyseur de grandes avancées qui perdureront des décennies encore. Et là, si vous êtes perdu sur la temporalité, c’est normal. Le récit suit deux trames temporelles : celle de Michelle, située dans un futur lointain, et celle de Terzian, située dans le passé, plus ou moins à notre époque. L’auteur joue d’ailleurs avec habileté de ces dernières pour tisser son histoire et guider son lectorat.

Ode aux sciences

Dans cette novella, Walter Jon Williams fait une belle part aux sciences : Biologie, bioéthique, philosophie, philosophie politique (bien que la définition de la philosophie comme une science est débattue, vous avez quatre heures), sciences sociales et géopolitique. Du cornucopianisme (mot compte triple) – La Théorie de la Corne d’Abondance, qui permettrait de résoudre une partie des inégalités qui frappent la population mondiale, notamment la famine – au transgénisme,  l’auteur met en garde contre les dérives de ces sciences expérimentales. La philosophie est aussi intimement liée au récit, tant dans les idées qui sont évoquées, en particulier celles de l’existentialiste Heidegger (qui, je cite mon compagnon « sera très utile dans les thèmes de SF » et «  le transhumanisme c’est un thème qui aurait été cher à Heidegger »), mais aussi dans les références du texte à de nombreux penseurs. Le seul léger accroc à mon sens, est une présentation des thématiques et théories un peu trop scolaire à mon goût.

La Peste du Léopard Vert est un texte remarquable, qui fait prendre du recul sur la nature humaine, qui fait réfléchir et qui surprend avec ses dernières lignes. Il mérite bien son prix Nebula (2005). Je vous recommande chaudement cette lecture !


Et vous, qu’en avez-vous pensé ?

Cette lecture s’inscrit dans la complétion du Défi Lecture Imaginaire dans la catégorie M5C3, avec un McGuffin.

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4 réflexions sur “La Peste du Léopard Vert – Walter Jon Williams [#UHL 47]

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