Je continue mes pérégrinations en terres UHL avec ce texte de Victor Lavalle, son premier traduit en français. Ici l’auteur s’attaque à Lovecraft, figure de ces littératures de l’imaginaire expirées. En effet, La ballade de Black Tom est une réponse/réécriture à la nouvelle « Horreur à Red Hook ».

La ballade de Black Tom
Auteur : Victor Lavalle (Traduction par Benoît Domis)
Paru aux Éditions Le Bélial dans la collection Une Heure Lumière en avril 2018. VO parue en 2016
Pages : 160
4ème de couverture
En cette année 1924, Charles Thomas Tester, musicien médiocre et escroc de bas étage, traîne sa longue silhouette dans les rues grouillantes de Harlem en quête de quelques dollars, de quoi
manger et conserver le toit qu’il partage avec son père vieillissant. Il n’ignore rien de la magie qu’un costume ajusté comme il convient peut provoquer, de l’invisibilité qu’un étui à guitare peut générer, jusque dans les quartiers les plus huppés, ni de la malédiction gravée dans la couleur de sa peau, celle-là même qui attire invariablement le regard des Blancs et des flics qui vont avec. Tommy est un prince. Un prince de Harlem. Mais quand il livre un grimoire occulte à une sorcière recluse au cœur du Queens, il n’a aucune idée des portes qu’il entrouvre alors, ni de la monstruosité que son geste pourrait bien libérer…
Une horreur à même d’engloutir New York tout entière.
L’histoire début dans le quartier de Harlem, dans une ville de New York bouillante et cosmopolite où chaque ethnie est un peu « rangée » dans son quartier et n’en sors pas vraiment. Ici, ces quartiers sont également versés et nimbés dans le mysticisme, celui natif aux américains mais également importés des terres natales de leurs habitants.
L’histoire se concentre sur Charles Thomas Tester, jeune homme noir qui gagne péniblement sa vie avec ses maigres compétences de guitariste jazz, arrondissant ses fins de mois avec quelques petits méfaits. Un jour, il est interpellé par un homme blanc, vraisemblablement anthropologue amateur qui va le faire jouer dans son étrange manoir. Dès là, l’enfer se déchaîne…
C’est un texte qui est compliqué à commenter dans la mesure où je n’ai pas lu Horreur à Red Hook. Il faudrait d’ailleurs que je le lise, et relise la ballade de Black Tom pour m’offrir une compréhension plus totale. J’ai cependant apprécié ma lecture grâce au talent indéniable de son auteur. Victor Lavalle retranscrit à merveilles l’horreur glaçante du racisme dont les minorités sont victimes, de l’ascension et la folie des pouvoirs qui s’emparent d’humains, tout en nous offrant un cadre « magnifique » dans cette New York d’une nouvelle époque, jazzy, en fusion. Je me suis imaginée déambuler dans ce Harlem, bien que je n’aie jamais mis un pied aux Etats-Unis.
Malgré tout le weird qui entoure cette nouvelle, et qui fait que je n’ai pas tout compris (en sus de ne pas avoir la référence Lovecraftienne initiale), j’ai apprécié ma balade et exploration littéraire.
En résumé : Un très bon texte, glaçant certes, qui nous emmène dans les recoins sombres d’une New York en pleine expansion des années 20. A lire en ayant, ou pas, lu Horreur à Red Hook préalablement.
I’ll take Cthulhu over you devils any day.
Et vous, qu’en avez-vous pensé ?
Défi 2022
Cette lecture ne s’inscrit pas dans mon défi 2022, ayant déjà validé toutes les catégories auxquelles elle peut appartenir. Voici la catégorie identifiée.
- Catégorie 27 : Un livre primé (Shirley Jackson & British Fantasy 2017)
Pas lu Red Hook et beaucoup aimé cette novella. Je pense aussi la relire après avoir lu la nouvelle originelle(qui est, elle, ouvertement raciste)
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Très gros coup de coeur pour moi ! Mais c’est vrai que j’ai une partie des références lovecraftiennes 😉
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Lu et adoré aussi ! Je ne savais même pas que c’était une réécriture d’un texte de Lovecraft, je m’y étais lancée sans rien en savoir… et justement, quand j’ai vu cette horreur si particulière arriver j’ai été conquise ! Peut-être que j’airai lire le texte de base aussi, pour me faire une idée… 🙂
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