Les 24 vues du Mont Fuji, par Hokusai est un texte résolument nébuleux. Au point que mon sentiment face à cette lecture reste encore très indécis. La singularité est peut-être l’une des marques de fabrique de la collection Une Heure Lumière, et cette novella n’y fait pas exception.
Si le travail d’illustration d’Aurélien Police est toujours superbe, je le trouve encore plus particulièrement réussi. ici.

24 vues du Mont Fuji
Auteur : Roger Zelazny (Laurent Queyssi)
Paru aux Éditions Le Bélial dans la collection Une Heure Lumière en août 2017, VO parue en 1985
Pages : 126
4ème de couverture
Son époux est mort. Ou disons qu’en tout cas, il n’est plus en vie… Pour Mari, le temps du deuil est venu. Un double deuil… Armée d’un livre, Les Vues du mont Fuji, par Hokusai, elle se met dans les traces du célèbre peintre japonais afin de retrouver vingt-quatre des emplacements depuis lesquels l’artiste a représenté le volcan emblématique — autant de tableaux reproduits dans l’ouvrage. Un pèlerinage immersif, contemplatif, au cœur des ressorts symboliques de cette culture si particulière, un retour sur soi et son passé. Car il lui faut comprendre… et se préparer. Comprendre comment tout cela est arrivé. Se préparer à l’ultime confrontation. Car si son époux n’est plus en vie, il n’en est pourtant pas moins présent… Là. Quelque part. Dans un ailleurs digital. Omnipotent. Infrangible. Divin, pour ainsi dire…
Dans les 120 pages qui composent ce récit, Roger Zelazny, dont c’est le premier texte que je lis, nous propose de se plonger dans le pèlerinage et les réflexions intimes de Mari, qui pour ce qui semblerait être son dernier voyage. Dans ce dernier, l’auteur offre également un voyage à son lectorat, proposant d’accompagner la protagoniste aux points de vue de 24 estampes du Mont Fuji, réalisés par Hokusai (dont la Grande Vague de Kanagawa est probablement l’estampe la plus connue).
Je dois bien admettre que j’ai été perdue pendant une majorité du récit, ne voyant pas trop ce que voulais faire l’auteur. Oui, on dirait que Mari fuit. Quoi ? Difficile de le comprendre, et les indices ne se dévoilent que très lentement et tardivement. Il faudra attendre les 20 dernières pages pour réellement tenir toutes les ficelles.
La réponse, le point de résolution du récit est très intéressant et soulève des questionnements intéressants, actuels (pour un texte datant de 1985). Cependant, je pense que j’aurais apprécié y être confrontée plus tôt, et de passer un peu de temps.
Je ne peux que saluer le travail de recherche et de référencement, traduisant forcément d’un intérêt et d’une connaissances marqués pour la Japon et sa culture. On le sent dans tous les pores du livre, encore plus avec le pèlerinage de Mari. Ce texte aura eu l’avantage de me faire découvrir un peu plus le travail d’Hokusai, et ses magnifiques estampes.
Chaque moment se suffit à lui-même, quoique tous nécessitent leur passé.
En résumé : Roger Zelazny nous offre une déambulation onirique et contemplative sur les pas d’Hokusai dissimulant une chasse technologique que j’aurais préféré un peu plus approfondie.
Et vous, qu’en avez-vous pensé ?
Défi 2022
Cette lecture s’inscrit dans mon défi 2022 pour la catégorie 12 : Un livre dont le titre contient un nombre. Il peut également être attribué aux catégories suivantes :
- Catégorie 11 : Un livre qui se déroule sur Terre, mais pas en Amérique ou en Europe
- Catégorie 28 : Un livre primé (prix Hugo de la meilleure novella 1986)
- Catégorie 29 : Un livre qui a un lien avec l’art
- Catégorie 30 : Livre avec un voyage
J’ai eu du mal avec cette nouvelle, elle n’est pas très longue mais j’ai dû me forcer à continuer tout du long. Peut-être trop contemplatif pour moi. Puis comme tu le dis, les vingt dernières pages et « Enfin! » …
Disons que j’avais quelques biais et attentes , (j’ai adoré étant plus jeune le cycle des princes d’ambre / dark fantasy de Zelazny) si ce court roman avait été écrit sous un autre nom et dans une autre collection, je me serais sans doute plus facilement laissé séduire 😇
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Pour le coup, c’est mon premier Zelazny, donc j’ai pas ton point de comparaison. Il faudrait que je lise d’autres de ses titres.
Mais oui, je comprends ton sentiment, c’était plutôt long à lire, je suis d’accord.
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Ping : 24 vues du Mont Fuji, par Hokusai – Roger Zelazny – L'épaule d'Orion
Il faut accepter de se laisser porter, lire ça comme un poème en prose. Mais c’est tellement référencé que ça n’est pas simple. Je ne peux que t’encourager à continuer à explorer Zelazny 😉
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Merci ! Un ou des titres à me conseiller en particulier ?
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J’aurais tendance à te conseiller d’aller vers les thèmes qui t’intéressent. Si tu cherches quelque chose de court, Songe d’une nuit d’octobre est fort recommandable 😉
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Ping : 24 vues du Mont Fuji, par Hokusai – Roger Zelazny – Les Lectures de Xapur
J’ai été aussi pommée que toi. Une relecture apporte beaucoup pour ce titre. Il n’empêche que même en étant perdu dans le propos, on est happé par la poésie de l’ensemble.
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