Hello ! Nouvelle chronique Kube, dernière de l’année 2021 avec ce roman. C’est ma réception du moins de décembre. Ce mois-ci, c’est Marine qui me recommande cette lecture. Je lui avais soumis la requête suivante : « J’ai envie de lire un livre de SF un peu comique, et éventuellement déroutant« .
Si j’étais dubitative à la réception de mon ouvrage et au début de ma lecture, le sentiment final s’avère plus positif.
Mini disclaimer : Je ne suis affiliée d’aucune façon à Kube. Je paie pour le service et les livres reçus par ce biais pleinement de ma poche.

Martiens, go home !
Auteur : Frederic Brown (Traduction par Alain Dorémieux)
Paru aux Éditions Denoël en 1957, collection Présence du futur (VO parue en 1954).
Présente édition : Folio SF (2016), illustrée par Frederik Peeters.
Pages : 224
4ème de couverture
Enfermé dans une cabane en plein désert, Luke Devereaux, auteur de science-fiction en mal d’invention, invoque désespérément sa muse – de toute évidence retenue ailleurs – quand soudain… on frappe à la porte. Et un petit homme vert, goguenard, apostrophe Luke d’un désinvolte «Salut Toto !».
Un milliard de Martiens, hâbleurs, exaspérants, mal embouchés, d’une familiarité répugnante, révélant tous les secrets, clamant partout la vérité, viennent d’envahir la Terre. Mais comment s’en débarrasser ?
On ne va pas se mentir, je n’étais pas très emballée lorsque j’ai reçu ce roman, ni dans son premier quart. Ca me paraissait assez simple et plat, léger et divertissant sans mettre des paillettes dans ma vie. Cependant, ce n’est que bien avancée dans ma lecture que j’ai commencé à avoir un réel plaisir et à trouver la force de ce récit dans sa finesse.
L’idée et le propos sont simples. Un beau jour de 1964, les martiens débarquent en masse sur la planète Terre, bousculant l’ordre mondial, un peu à l’image du Covid. Mais le mal est plus insidieux, car ces petits êtres verts n’ont aucun parti pris dans les affaires humaines. Ils s’amuseront donc à faire et défaire la politique internationale. Avec eux, les secrets d’états ne sont plus, et aucun méfait ne peut être réalisé. Que ce soit du petit vol à la tire jusqu’à des délits de haute importance, plus rien n’est tenu secret. Les martiens bouleversent également l’économie, mettant à l’arrêt de nombreuses industries, mais aussi les relations interpersonnelles.
Le récit est composé de trois partie : l’arrivée, le séjour et le départ des martiens. Le protagoniste principal que l’on va suivre dans ce chaos est Luke Deveneaux, petit auteur modeste de littératures et de cinéma, esseulé lorsque les extraterrestres débarquent. Le personnage est intéressant par ses faiblesses et ses réactions de rationalisation. Il est loin d’être un surhomme, ni même une personnalité particulièrement intelligente. C’est un gars simple qui vit sa vie d’américain classique ; une représentation que j’apprécie généralement dans la littérature (le personnage standard).
La force principale que je retiens est que ce roman est étrangement toujours d’actualité malgré sa parution initiale en 1954. La satire sociale, forme que j’affectionne beaucoup, est au coeur de ce récit et très bien réalisée. L’auteur remet en cause la simplicité et la fragilité sur lesquelles nos sociétés se reposent.
Malgré ses airs un peu datés (mais pas tant que ça), ce qui nourrit principalement le récit est l’humour (dont la satire est une forme). Les traits d’humours sont essentiellement apportés par des figures de style telles que : l’accumulation, la gradation ou des onomatopées. Le roman se repose aussi considérablement sur l’absurde.
Mais tous qu’ils étaient, se montraient acariâtres, arrogants, atrabilaires, barbares, diaboliques, effrontés, exaspérants, exécrables, féroces, fripons, glapissants, grincheux, grossiers, haïssables, hargneux, hostiles, injurieux, impudents, irascibles, jacasseurs, korriganesques. Ils étaient lassants, malfaisants, malhonnêtes, maussades, nuisibles, odieux, offensants, perfides, pernicieux, pervers, querelleurs, railleurs, revêches, ricanants, sarcastiques, truculents, ubiquistes, ulcérants, vexatoires, wisigothiques, xénophobes et zélés à la tâche de faire vaciller la raison de quiconque entrait en leur contact…
Finalement, dernier aspect de narration que j’apprécie (mais je sais que c’est très propre un chacun), c’est cette fracturation du quatrième mur avec l’auteur qui s’adresse directement au lecteur, moqueur des personnages qu’il crée.
Pour conclure et pour citer la chaîne Le Psylab, « la folie est parfois la meilleure façon d’affronter la réalité ». Je trouve que ça conclut et résume bien le propos de cette lecture.
Et vous, qu’en avez-vous pensé ?
Défi 2022
Cette lecture s’inscrit dans mon défi 2022 pour la catégorie 3 : Un livre avec un personnage qui joue un rôle comique.
Ailleurs sur la blogosphère
- Le monde d’Elhyandra, Les Chroniques de FeyGirl, L’émission de Bouquin-Bouquine, Jean-Yves, vous (mentionnez-le en commentaire) ?
J’aime assez bien ces romans qui jouent avec nous et brisent le 4ème mur. L’absurde n’est pas non plus pour me déplaire à l’occasion. J’ai bien envie de lire ça du coup!
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Si tu le lis, je serai curieuse de savoir ce que tu en penses ! ^^
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