L’Automate de Nuremberg – Thomas Day [#UHL 53]

L’Automate de Nuremberg marque le retour de Thomas Day dans la collection UHL qu’il avait inaugurée avec Dragon. Le titre a été initialement publié en 2006 dans la revue Bifrost sous le titre Le Dernier voyage de l’automate joueur d’échecs. Loin de nous l’ambiance crasse et perfide de Dragon, embarquons plutôt vers une quête de sens.

L’Automate de Nuremberg

Auteur : Thomas Day

Paru aux Éditions Le Bélial dans la collection Une Heure Lumière en août 2024. Parution initiale en 2006.

Pages : 128

4ème de couverture

En ce 13 septembre 1824, après la chute de Moscou et le traité de Niji signé avec le tsar Alexandre Ier, protecteur de toutes les Russies, l’empereur Napoléon règne sur l’Europe. Un continent à genoux, exsangue, vidé de sa substance par un trop-plein de guerres et d’horreurs, un territoire à feu et à sang que le stupéfiant Melchior Hauser, tout juste libéré de son statut d’esclave, va cependant entreprendre de parcourir. Car il lui faut retrouver Viktor Hauser, celui qu’on surnomme le de Vinci de Nuremberg, et lui poser une question. Unique, toute simple, mais qui revêt à ses yeux une importance cruciale : « Père, ai-je une âme ? »


Cette novella se niche dans une uchronie où Napoléon a pu voir ses ambitions se réaliser pleinement, laissant le continent européen à feu et à sang. Libéré de son esclavagisme d’automate joueur d’échecs auprès de la cour du Tsar, Melchior entreprend un voyage vers Nuremberg, ville où il est « né », afin d’aller interroger son père et créateur Viktor Hauser. Le récit s’inspire également de l’héritage mystique de Kaspar Hauser, tantôt scélérat, tantôt enfant égaré.

En plusieurs aspects, l’histoire m’a fait penser à un récit de coming-of-age, flirtant avec le conte philosophique et le post-humanisme.  Un personnage principal à la recherche de sens, d’identité, d’indépendance psychique et physique, de conscience. Car un automate fait de bois, de métal et de cylindres mémoriels n’est qu’une machine, codée, sans émotion ni âme. Et c’est la grande question de Melchior : « Père, ai-je une âme ? »

Le tsar a fait de moi un automate libre, mais je ne serai vraiment livre que le jour où je n’aurai plus besoin d’être remonté. Ah, mon père, Viktor Hauser, vous que les grands de ce monde ont surnommé le de Vinci de Nuremberg, vous avez fait un miracle, mais un miracle d’immense faiblesse.

La narration alterne entre des extraits des journaux de Melchior et des pensées d’un narrateur externe, omniscient, déifié et nébuleux. Un peu trop d’ailleurs, je suis passée à côté de la fin du récit. Néanmoins, le style est fluide et élégant rendant la lecture très agréable. Le récit baigne également dans une esthétique steampunk qui m’a séduit.

En résumé : Un récit très élégant aux accents de steampunk et de conte philosophique. C’est agréable, se lit bien et c’est très intriguant. Un texte qui a définitivement sa place dans la collection Une-Heure Lumière.

En fait, je dois reconnaître que la Révolution nous a appris une chose essentielle : le peuple, doit, sans cesse, se nourrir de l’illusion qu’il gouverne son destin

Titre reçu en service presse. Un chaleureux remerciement, comme toujours, à la Team du Bélial ❤


Et vous, qu’en avez-vous pensé ?

Cette lecture s’inscrit dans la complétion du Défi Lecture Imaginaire 2024 dans la catégorie P6D2 : Un livre à multiples narrateur-trice-s.

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