Bonjour à toustes ! On débute l’année en douceur (quoique, pas pour le contenu de ce titre), avec un UHL. Si ce n’est pas mon préféré de la collection, il reste tout de même bon. Plongeons dans une Amérique… qui vend du cauchemar.

4ème de couverture

Trois tireurs armés jusqu’aux dents lâchés dans un « environnement » public aléatoire délimité. Un but : abattre le plus de personnes possible. Une promesse : un énorme paquet de fric pour celui qui quitte les lieux indemne. Si l’une des « cibles » met hors d’état de nuire l’un des tireurs et survit, une part du pactole lui échoit. Des règles simplissimes, et des dizaines de drones qui filment le tout pour le plus grand bonheur de millions de spectateurs hystérisés, d’annonceurs aux anges et de John McDean, producteur et chef d’orchestre de Vigilance, le show TV qui a résolu le problème des tueries de masses aux États-Unis…
« Si l’Amérique ne fabrique plus grand-chose, elle produit à coup sûr quantité d’enfants morts : abattus à l’école, chez eux, sur les terrains de jeux ; abattus par des flics, par eux-mêmes, par leurs parents, par d’autres enfants… Des tas et des tas de petits corps angéliques, tous perforés par des balles, tous immobiles, froids, parfaits.  »
Un récit effarant, corrosif et brutal. L’autopsie littéraire d’une american way of life aussi éculée que mortifère.

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Tout tenait au fait que depuis toujours l’Amérique est une nation qui a peur.

États-Unis, an 2030, un futur proche pour cette novella initialement publiée en 2019. 10 ans pour imaginer le futur vraisemblable dans lequel se déroule Vigilance, titre de ce roman court, mais aussi de l’émission télévisée qui lui donne son titre.

Vigilance, c’est une émission qui tire sur la corde des affres américaines en les extrapolant. Cette gestion ultra libéralisée des armes, les relations tendues entre les USA et la Chine, et ce besoin constant de divertissement, de connexion et de morbide : l’émission Vigilance réuni tout cela. N’importe quand, n’importe où, une émission peut-être lancée. Le principe : quelques civils, armés jusqu’aux dents, sélectionnés parmi une liste de volontaire sont libérés dans un espace public soigneusement choisi afin de provoquer un maximum de dégâts. La question est : le peuple américain sera-t-il assez vigilant ? Le peuple américain saura-t-il se défendre ?

Plus les gens avaient peur, plus ils achetaient d’armes. Plus le nombre d’armes en circulation, plus les gens les utilisaient les uns contre les autres. Plus elles leur servaient à s’en prendre les uns aux autres, plus ils avaient peur… et plus ils en achetaient.

Vigilance, l’émission, joue sur l’excitation morbide des « bons américains » d’assister, sans être affecté, aux massacres, à la mort et à l’instinct primaire humain. Plus les dégâts sont grands, plus ils sont nourris et satisfaits, et plus ils en veulent encore.

Critique du capitalisme et de l’ultralibéralisme, Robert Jackson Bennett décrie la société américaine, mais également les écueils de la technologie dans sa novella.

Si ce n’est pas me préférée des UHL, notamment en raison d’une vulgarité que j’ai trouvé excessive, cela reste un titre choc et marquant. 2030 n’est plus si loin, et si en 2024 les États-Unis ne sont pas encore dans l’état de déchéance décrite ici, 6 ans ne sont pas grand-chose pour arriver à ce changement. Bien qu’il semble improbable dans ce laps de temps, bien que l’on espère tous que cela restera de la fiction.

Peut-être le changement n’est-il pas toujours lent et incrémental vers le meilleur. Peut-être est-il parfois rapide et pour le pire.

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Et vous, qu’en avez-vous pensé ?