L’âme de l’Empereur – Brandon Sanderson [Kube #8]

Quoi de mieux pour découvrir la bibliographie d’un auteur, renommé de surcroit, qu’un coup de cœur. C’est ce qu’il s’est passé avec L’âme de l’empereur, mon premier Sanderson qui m’a été proposée par Clémence de la Librarie Phénix (spécialisée en littérature asiatique/orientale) pour répondre à mon envie du mois de mars.

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L’âme de l’Empereur

Auteur : Brandon Sanderson

Paru aux Éditions Le Livre de Poche en octobre 2014. VO parue en 2012.

Pages : 195

4ème de couverture

La jeune Shai a été arrêtée alors qu’elle tentait de voler le Sceptre de Lune de l’Empereur. Mais au lieu d’être exécutée, ses geôliers concluent avec elle un marché : l’Empereur, resté inconscient après une tentative d’assassinat ratée, a besoin d’une nouvelle âme. Or, Shai est une jeune Forgeuse, une étrangère qui possède la capacité magique de modifier le passé d’un objet, et donc d’altérer le présent. Le destin de l’Empire repose sur une tâche impossible : comment forger le simulacre d’une âme qui serait meilleur que l’âme elle-même ? Shai doit agir vite si elle veut échapper au complot néfaste de ceux qui l’ont capturée.


Dans cette novella, inscrite dans son cycle Elantris mais pouvant se lire en standalone, Brandon Sanderson nous fait découvrir Shai et l’œuvre la plus grande qu’elle ait entreprise à ce jour. Shai est une faussaire de génie. Elle gagne sa vie en forgeant et en reproduisant des tableaux de maître. La falsification est une discipline répandue dans ce monde où tout peut être répliqué, jusqu’à l’âme. Ce dernier type de falsification est considérée comme blasphématoire. En effet, il est délicat de toucher à l’âme, à l’essence d’une personne, et Shai ne s’y est jamais essayée, jusqu’au jour où…

L’Empereur a été victime d’une attaque qui l’a laissé vide de tout âme ou souvenir, bien que ses blessures physiques aient pues être soignées. C’est un drame pour l’Empire de la Rose, et le risque que le règne d’Ashravan touche à sa fin. C’est dans ce contexte que les conseillers de l’empereur, les arbitres, forcent une Shai captive, à jouer de son art et à falsifier l’âme de l’empereur. C’est un travail de longue haleine infiniment plus compliqué que la falsification d’un objet. En lieu et place des années que cela prendrait, il ne lui est attribué que trois mois. Nous suivons le récit par ellipses temporelles au cours des mois qui sont attribués à Shai pour accomplir sa tâche. Elle nous conte l’avancée de son travail, les ficelles de son art, et ses plans d’évasion. Car Shai en est certaine, quelle que soit l’issue pour l’empereur, la sienne est une exécution.

C’est un texte que j’ai trouvé très beau sous plein d’aspects. C’est même d’ailleurs presque un conte philosophique, tant il nous fait nous interroger sur des questions fondamentales tels que l’essence, à la manière de l’existentialisme dont Sartre, pour ne citer que lui, était friand. La condition humaine, et la notion fatalisme sont également abordées.

– Les gens, par nature, expliqua Shai en se levant pour aller chercher un autre sceau, tentent de soumettre ce qui les entoure. Nous bâtissons des murs pour nous abriter du vent, des toits pour arrêter la pluie. Nous apprivoisons les éléments, plions la nature à notre volonté. Ça nous donne l’impression de tout contrôler.

L’auteur nous fait également remettre en cause la perception « classique » que nous avons de l’art, le revisitant de manière peu traditionnelle mais exquise. Le récit dans son ensemble est porté par un contexte suffisamment flou et par une protagoniste principale à laquelle j’ai su m’attacher.

En résumé : Une novella de fantasy, qui sous ses airs, cache un conte philosophique inspirant et excellent. Mon envie ? Rester encore un peu plus dans cet univers. Et découvrir un peu plus en profondeur la bibliographie de Brandon Sanderson

Il se surprit à pleurer.
Pas pour l’avenir, ni pour l’empereur. C’étaient là les larmes d’hun homme qui voit devant lui un chef-d’œuvre. L’art véritable allait au-delà de la beauté ; au-delà de la technique. Ce n’était pas une simple imitation.
C’était l’audace, le contraste, la subtilité.


Et vous, qu’en avez-vous pensé ? Êtes-vous tenté ?

Défi 2022

Cette lecture s’inscrit dans mon défi 2022 pour la catégorie 29 : Un livre qui a un lien avec l’art. Il peut également être attribué aux catégories suivantes :

  • Catégorie 10 : Un livre dont l’essentiel de l’histoire est en huis-clôt
  • Catégorie 16 : Avec une héroïne
  • Catégorie 18 : Un livre primé (Hugo du meilleur roman court en 2013)

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3 réflexions sur “L’âme de l’Empereur – Brandon Sanderson [Kube #8]

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